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Que devient la page dans l'édition numérique ? Ses bases, fondées sur un format précis, sur un recto-verso lié au précédent et au suivant, sont sérieusement ébranlées.

La " page-écran " d'aujourd'hui, extensible en hauteur comme en largeur, n'est plus contrainte à un format, sauf si on désire l'imprimer. Elle est à la fois rotulus (rouleau vertical), volumen (rouleau antique horizontal) et codex, avec en plus cette grande différence: il suffit de cliquer sur un signe pour voir le texte défiler dans un sens ou dans un autre.

Le contenu est multiple, comme éclaté en une infinité de morceaux que l'on peut appeler, lier, séquencer, juxtaposer, aidé par toute une série de signaux qui apparaissent et disparaissent. Le texte devient immatériel ; il n'est plus lié à son support dans lequel il s'inscrit sous la forme d'un code, désormais invisible, enfoui dans la mémoire de l'ordinateur.

L'écran est le lieu de rencontre du lecteur ou de l'auteur avec son texte constamment mobile. Le lecteur, habitué à la bidimensionnalité de la page du livre, se trouve, avec l'hypertexte, devant la possibilité de pénétrer dans une troisième dimension transversale, en volume. Il est entièrement maître de ses chemins de lecture et peut intervenir de multiples façons, à commencer par la reconfiguration de la " page en ligne ".On trouve donc de nombreux sites qui découpent les textes longs en écrans, et les utilisateurs n’apprécient pas de dérouler des masses de textes contenant des informations composites et indifférenciées. Découper tous les textes en écrans successifs est à exclure.

D’abord parce qu’il est impossible de déterminer facilement la taille d’un écran de texte chez l’utilisateur : les écrans d’ordinateur sont de toutes tailles et de toutes définitions, et chacun affiche les caractères selon la taille qu’il désire. Impossible donc de définir comment remplir précisément un écran avec un nombre prédéfini de caractères. Sauf à recourir à des techniques extrêmement sophistiquées.

Ensuite, parce que cela nuit à la lecture continue du texte : non seulement l’oeil passe inconsciemment d’une ligne à l’autre d’une manière non séquentielle, de plus le lecteur lui-même a souvent besoin de « remonter » de quelques paragraphes pour comprendre ce qu’il est en train de lire. Avec un découpage par écrans, cela devient pénible. Il ne faut pas bannir le scrolling systématiquement !

Il serait cependant malhonnête de prétendre qu’à l’inverse la lecture d’une longue page verticale (haute de plusieurs écrans) ne pose aucun problème. On a tendance à perdre sa position verticale dans la page et ce via l’ascenseur de la fenêtre, ou avec la molette de la souris: la « page » se déplace dans la fenêtre, on ne sait plus à quelle ligne on était et la lecture est interrompue.

La solution consiste alors à prendre soin de donner des repères de positionnement vertical au lecteur.

Le graphisme général de la page peut fournir des repères verticaux. Notamment les boutons, les liens hypertextes de navigation... mais il est difficile d’en créer suffisamment pour un texte très long.

Une erreur à éviter avec les textes longs : les images de fond fixées en position absolue. L’effet est désastreux sur la lecture : l’oeil reste fixé sur le fond, et le déplacement vertical du texte lui échappe. Il semble que des éléments de navigation trop animés en bordure du texte puissent également perturber l’attention. Un texte long serait ainsi plus facile placé dans une interface graphique sobre.

Une page HTML devrait contenir entre 500 signes (seuil au-dessous duquel l’information n’est pas assez consistante) et 4000 signes (plafond au-delà duquel la lecture à l’écran devient très pénible). Ceci est un ordre de grandeur à mettre en liaison avec le contexte.

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