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Avant le Web
L'antiquité

Une brève histoire de l'écriture

3000 ans ACN : les Égyptiens possédaient une écriture constituée de vingt-deux articulations différentes, que l'on peut qualifier de signes alphabétiques proche de l'idéographie.

Au proche Orient : l'écriture cunéiforme qui n'était, à l'origine que purement pictographique, se transforme et est utilisée pour représenter le son. Ainsi, est née l'écriture syllabique.

Invention de l'alphabet grâce aux Phéniciens en faisant correspondre un signe à chaque son produit dans leur langue.

Les Grecs, en s'appropriant l'alphabet phénicien, l'ont singulièrement enrichi en lui apportant les voyelles qui manquaient à cet alphabet consonantique. Remplaçant les consonnes phéniciennes qu'ils n'utilisaient pas, les Grecs sont les véritables fondateurs de l'alphabet moderne.

Les ancêtres incontestés de la typographie occidentale: les Romains

Le Vocabulaire graphique des graveurs romains : la majuscule, grandeur oblige à cause du matériau dur, le burin et le marteau

IVème siècle : Usage de la minuscule dans les scriptoriums monastiques, sur du parchemin et à l'aide de la plume. L'angle de la plume permet de varier l'épaisseur du trait et de modeler plus finement les différentes parties de la lettre. Le corps de la lettre devient de plus en plus menu, ses formes signifiantes s'alignent sur la ligne de pied. Les jambages apparaissent, qui fournissent à l'il des repères additionnels. L'esprit de la lettre minuscule, l'onciale s'impose progressivement dans la pratique des ateliers d'écriture.

Epoque Carolingienne : La majuscule romaine demeure cependant la lettre noble, que l'on réserve pour les titres. Les moines de l'époque carolingienne porteront à sa forme quasi définitive la minuscule:la caroline

L'imprimerie et la typographie


Fin VIIème siècle : apparition des premiers écrits obtenus par le transfert sur papier d'encre répartie sur une planche gravée.

1041 : Pi Cheng invente l'imprimerie en substituant aux planchettes de bois des éléments mobiles plus durables.

1439 : Gutenberg fit construire la première presse à caractère amovible, offrant un système d’assemblage des fonts.

Alde Ma•nuce (1449-1515) adopte un format plus petit, l'in- octavo, l'ancêtre du livre de poche.Il commandera également à Francesco Griffo, un célèbre graveur vénitien, de nouveaux caractères plus proches de l'écriture manuelle (1501) : l'aldine appelé par la suite l'italique.

Au XVIème siècle sous le règne de François Ier, la France devient le principal pôle de développement de l'imprimerie et du livre en Europe. Geoffroy Tory, qui dans son traité Le Champfleury, a théorisé le premier la question de l’art et la science des proportions des lettres, et défendre le principe d’élégance sobre en la matière. En 1530, sous l’ordre de François Ier, Claude Garamond (1500-1561) créera le caractère dit de l'Université, révision remarquable des caractères des presses d’Alde Manuce.

La naissance de la typographie moderne

Naissance de typographies nationales. Par exemple, le caractère gothique le Fraktur ou écriture brisée pour diffuser les idées de la Réforme luthérienne.

Plantin, le plus grand imprimeur éditeur du XVIIème siècle, adapte l'art typographique français au goût du jour.

Albert Dürer, (1471-1528), théoricien de la proportion des lettres.

Le XVIIème siècle est avant tout, marqué par l’activité de la famille Elzévir qui, de Leyde à La Haye, d’Utrecht à Amsterdam, généralisent l’usage des formats réduits inventés par Manuce et impriment avec des caractères d’une élégance distinguée et d’une parfaite lisibilité.

Un métier qui se transforme

Le XVIIIème siècle. Un italien, Giambattista Bodoni (1740-1813), célèbre graveur et imprimeur de la Stamperia Reale de Parme, inaugurera la typographie dite romantique avec un jeu de caractères dont le dessin reprend celui du Didot, mais en accentuant davantage les contrastes entre les déliés et les pleins. Le Bodoni (appelée aussi Didone ou « moderne ») est un mariage classique de lignes pures, aux blancs - la partie à l'intérieur de la boucle de la lettre - très généreux, au dessin d'une grande régularité géométrique qui marque encore davantage la séparation entre la typographie moderne et l'écriture manuelle.

Deux maîtres fondeurs et imprimeurs anglais, William Caslon (1692-1766) qui, créateur du caractère qui porte son nom, a gravé un type remarquablement pur et lisible, et John Baskerville (1706-1755), lequel contribuera à améliorer les techniques d'impression en mettant au point une nouvelle méthode qui permettait de fabriquer un papier d'une grande finesse.

François Ambroise Didot dessinera les caractères destinés à L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Conséquence importante : Le livre n'est désormais plus simplement une source de plaisir, il est source d'informations. Les éditeurs réclamèrent un caractère d'une plus grande transparence, qui s'effaçât complètement devant les exigences de la lecture et de la lisibilité. Avec ses empattements filiformes et ses pleins très noirs, le Didot ouvre la voie à la typographie moderne.

La révolution industrielle


Jusque vers la fin du XIXème siècle, le métier de typographe était demeuré un métier manuel, quasiment inchangé depuis que Gutenberg avait inventé les premiers caractères mobiles, exigeant une armada de personnel.

Deuxième moitié du XIXème siècle, l’invention de la machine à écrire, amorce la typographie de bureau.

Invention de la Linotype (de l'anglais line of type) pour remédier à cette organisation médiévale du travail.

Invention de la Monotype, composeuse fondeuse qui moule les caractères un par un à une vitesse surprenante et les dispose en lignes composées.

1810 : Développement de caractères résistant aux dégradations imposées par les nouvelles presses rotatives qui crachaient des centaines de milliers d'exemplaires d'une information éphémère sur du papier de mauvaise qualité. C'est à cette tâche que s'attela Stanley Morisson lorsqu'il dessina le Times New Roman, pour le célèbre quotidien londonien.

La typographie s’allie à un nouveau média, la publicité, dont les méthodes et les buts exigeaient des moyens et un langage visuel nouveaux.

Le XXe siècle


Au XXème siècle, c'est l'occasion de redécouvertes et de réussites splendides. William Morris, fondateur du mouvement Arts & Crafts, mobilisa les meilleurs dessinateurs et typographes anglais dans un héroïque combat contre la machine.

Dans la foulée des penseurs du Bauhaus et du fonctionalisme, c’est la rupture complète avec la tradition, en développant des formes scripturales complètement exemptes de traces de la main. Le Futura, l'Univers, l'Helvetica sont l'héritage visuel de cette époque.

Le XXème siècle fut l'occasion de recherches paléographiques très poussées qui permirent de redonner vie à des variétés d'écriture devenues hors d'usage. Les plus grands dessinateurs, Frédéric Goudy, Bruce Rogers, Herman Zapf, Eric Gill, entreprirent une véritable oeuvre de restauration et de relecture des grands classiques dans des rééditions ou des créations nouvelles du plus haut niveau.

La post-modernité et l'avenir de la typographie

1950 : Offset, procédé photochimique consistant à projeter l’image d’une page sur une mince plaque d’impression flexible recouverte d’une émulsion photosensible.

1980 : une série d’innovations technologiques révolutionnent la typographie. Apparition des premiers ordinateurs de bureau, équipé d’une mémoire suffisante et assez puissante pour accomplir le même travail qu’un système de composition complet, pour un coût bien moindre.

1985 : Première association d’un ordinateur de bureau et d’un système de composition.

Apparition des imprimantes lasers capables de fonctionner comme des composeuses.

•Développement des systèmes d’exploitation pour la microédition inspirés des concepts développés par le PARC (Xerox Palo Alto Research Center) qui a su tiré parti d’un affichage écran aussi proche que possible de la page imprimée.

Concept du WYSIWYG (What you see is What you get) signifiant que la composition typographique n’était plus l’affaire de fins spécialistes.

Apparition essentielle du langage de description le plus complet et le plus prometteur, le PostScript, développé par la société Adobe Systems Inc.

La typo-thèque moyenne du typographe de l'ère numérique compte quelques centaines de polices de caractères, du fraktur gothique aux polices «grunge», sans oublier ces magnifiques scriptes qui rappellent la cancelleresca, l'écriture cursive autrefois en vogue dans les grandes cours d'Europe.

L'avènement d'Internet signale l'atteinte d'un seuil critique dans la dissolution d'un certain savoir typographique. L'écran s'installe dans toute sa luminance, entre le texte et nous, pixel par pixel.

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