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Classement des caractères
Notions

Les caractères sont habituellement classés en familles d’après les caractéristiques communes suivantes :

  • sur la forme des empattements des lettres
  • sur l'épaisseur différente des caractères selon la direction du tracé
  • sur l'ouverture plus au moins grande du contre poinçon (c'est-à-dire la partie évidée d'un « e » minuscule)
  • sur le rapport entre l'oeil de la lettre et les hampes, ...

Ces différentes familles correspondent à des utilisations spécifiques, pour donner à la page un climat particulier qui doit servir le contenu. La construction d’une police typographique obéit aussi à une structure commune qui entre dans la construction de chaque lettre, pour garder une homogénéité interne dans le tracé de tous les signes.

Entre chaque lettre d'une même police, il y a ainsi des points communs qui l'identifient : la répartition des pleins et des déliés, la forme des empattements, l'ouverture des formes des lettres. La distribution des graisses doit ainsi être régulière et suivre une distribution dérivée de l’inclinaison de l’écriture à la plume. On dit alors que toutes les lettres doivent avoir le même poids optique et c’est dans les petites détails réglés visuellement que l’on va obtenir l’équilibre entre les blancs et les noirs pour avoir un gris typographique.

Le classement des polices selon le dessin des caractères est une forme de classement des caractères.

Le typographe parisien Thibaudeau (1860-1925) en a développé un exemple en 1921 ainsi que Maximilien Vox (1894-1974) en 1953. Il est utile de citer également la norme A.TYP.I en 1962, la norme Din 16518, et celle d’Alessandrini-codex 80. Ce sont des classements artificiels et souvent les polices modernes empruntent des caractéristiques de plusieurs familles différentes, selon des particularités formelles précises.

Thibaudeau


A l'intérieur des polices à empattement, Thibaudeau faisait une distinction, selon la forme géométrique des empattement : triangulaire, linéaire, rectangulaire...

  • Elzévirs

Caractères à empattements triangulaires où les pleins et les déliés s’inspirent de la calligraphie. Ils datent du XVème siècle. Exemples : Garamond, Times, Baskerville.

  • Didot

Caractères à empattements filiformes. Style sobre et géométrique datant de Louis XIV. Exemples : Didot, Bodoni.

  • Egyptiennes

Caractères à empattements rectangulaires, de la même épaisseur que les hampes. Utilisés au XIXème siècle. Exemple : Rockwell, Lubalin.

  • Antiques ou bâton

Caractères sans empattement ou sérifs et à graisse égale, qui peuvent se marier très facilement avec tus les autres types de caractères. Exemples : Helvetica, Univers, Futura, Frutiger.

  • Fantaisie

Famille qui englobe tout le reste. Normalement ces caractères ont un tracé original, ce qui ne les rend pas très indiquées pour le texte courant, leur originalité dérange la lecture de textes longs.

Vox


C'est un classement plus détaillé qui distingue plusieurs sous-familles dans le groupe des polices à empattements triangulaires. Il s’appuie sur les caractéristiques formelles, l’histoire et le style.

  • Humanes

Caractères très anciens du Xve siècle, inspiré de l’écriture manuscrite. Ils sont d’un dessin assez lourd et ont très peu de contraste entre les pleins et les déliés. Le bas de casse est incliné en arrière et la traverse du « e » est oblique. L’empattement est triangulaire, l’oeil de la lettre est petit par rapport aux jambages qui sont assez importants. Exemples : Jenson, Centaur, ...

  • Garaldes

Leur dessin dérive de celui des Humanes. Légères, d’un contour plus fin que ces dernières, elles ont également des pleins, des déliés et un empattement triangulaire. Le travers du « e » devient horizontal. Exemple : Garamond.

  • Réales

Lettres lourdes de l’époque classique, XVIIème et XVIIIème siècles, le contraste entre les pleins et déliés est très marqué. Elles ont un empattement triangulaire et font la transition entre les Garaldes et les Didones. Exemple : Times.

  • Didones

Lettres du XVIIIème siècle avec les déliés et empattements filiformes. Marqués par leur verticalité, ces polices correspondent à l’aboutissement de la rationalisation introduite par les Réales. Elles sont nées avec la Révolution Industrielle et s’inspirent du machinisme. Exemple : Didot, Bodoni.

  • Mécanes

Lettres dérivant de l’intérêt pour la culture égyptienne au XIXème siècle. Les empattements sont rectangulaires et n’ont pas de pleins et ni de déliés. Exemples: Lubalin, American Typewriter.

  • Linéales

Lettres datant des années 1900-1925, très simples, sans pleins ni déliés et sans empattements, elles sont originaires d’Allemagne et de Suisse. Exemples : Univers, Frutiger, Helvetica.

  • Incises

Lettres cintrées, l’empattement triangulaires se fond dans le dessin de la lettre. Elles sont inspirées de l’écriture cunéiforme. Exemples : Copperlate Gothic, Goudy Sans.

  • Scriptes

Lettres inspirées de l’écriture manuelle à la plume. Exemple : Brush Script.

  • Manuaires

Basées sur le dessin au pinceau.

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