] La Lettre de l'ULB [

Récemment, un patient a reçu le premier stent bioabsorbable cardiaque jamais posé en Belgique. Ce sont les docteurs Preumont, Merveille et Argacha du Service de cardiologie de
l'Hôpital Erasme qui ont réalisé cette prouesse, rendue difficile à cause du caractère transparent à la radio de ce nouveau dispositif.

Traditionnellement, face au rétrécissement des artères du coeur provoqué par l'athérosclérose, les médecins utilisent la dilatation par un ballonnet ou la mise en place de prothèses métalliques qui maintiennent l'artère ouverte, les "stents".

Cependant, les cardiologues ont rapidement compris la limite inhérente à la technique des stents, et la nécessité de laisser "le moins possible de métal" dans l'artère. C'est pourquoi des stents pharmacologiques totalement résorbables après 2 ans ont été développés. Pratiquement, il s'agit de prothèses non plus métalliques, mais constituées d'un polymère biodégradable d'acide lactique. Jouant un rôle d'échafaudage et de cicatrisation du vaisseau sanguin pendant six mois, elles se résorbent progressivement et disparaissent au bout de 18 mois.

La pose de ces nouveaux stents demande une grande précision. De par leur nature radio-transparente, il est indispensable d'implanter un stent dont le diamètre correspondra exactement à celui de l'artère ré-ouverte.

Cette dernière révolution ouvre de nouvelles perspectives avec, à l'avant plan, un retour à une fonction normale de l'artère dilatée après la dissolution complète du matériel. Ces stents devraient permettre un meilleur suivi radiologique par scanner coronaire, dans la mesure où l'artère traitée ne présentera plus de métal qui arrête les rayons X.

Cette innovation thérapeutique, désormais proposée à l'Hôpital Erasme à des patients coronariens est non seulement extrêmement prometteuse, mais confirmera très vraisemblablement sa supériorité aux stents métalliques dans les prochaines années.