] La Lettre de l'ULB [

Le code génétique est composé de 4 lettres (A, T, G, C), ses mutations sont connues depuis longtemps pour être impliquées dans les cancers. La 5e lettre - la méthylation de l'ADN - de cet alphabet génétique est elle aussi étudiée dans le cadre de cancers. Plus récemment, des chercheurs ont mis en évidence une 6e lettre - l'hydroxyméthylation de l'ADN - qui serait également impliquée dans divers cancers, dont le mélanome, les leucémies et le cancer du sein.

La recherche sur le cancer du sein doit donc prendre en compte de façon ambitieuse, une orientation globale, c'est-à-dire en abordant cette 6e lettre de l'ADN, et ce sur l'ensemble du génome. Cette approche est à la base du projet CANDx, soutenu par la Wallonie pour un budget de près de 1,6 million d'euros. Coordonné par le Dr François Fuks, directeur du Laboratoire d'épigénétique du cancer en Faculté de Médecine, ce projet vise à obtenir de nouveaux outils tant diagnostiques que thérapeutiques pour le traitement des tumeurs mammaires agressives.

Le Laboratoire G-Time du Département des sciences de la terre et de l'environnement, en Faculté des Sciences, abrite désormais la toute dernière génération des spectromètres de masse à plasma induit et multi-collection (Nu Plasma II MC-ICP-MS). Cet équipement de pointe - le seul équivalent se trouve à Oxford University - est financé par le programme "grands équipements-infrastructures" du FNRS.

"Ce spectromètre est dédié à l'étude des rapports isotopiques. Il nous permet d'analyser et de dater des géomatériaux solides, qu'il s'agisse de roches, de poussières, de plantes, de monnaies anciennes ou de tessons de poterie par exemple, mais aussi des phases liquides (eau de mer ou glace). Les applications sont multiples: origine et dynamique terrestre, environnement, archéologie, etc. C'est très motivant et enrichissant de pouvoir interagir entre universités et entre disciplines", souligne Nadine Mattielli, co-directrice du laboratoire et coordinatrice du comité de gestion de l'équipement.

L'équipement est utilisé par des chercheurs de l'ULB mais aussi bien sûr des autres universités et institutions belges (l'UMons, les FUNDP, la VUB...) - l'UCL le MRAC et l'ULg, sont d'ailleurs partenaires du projet FNRS "grands équipements" - et d'universités étrangères - des chercheurs français, espagnols, portugais, chinois ou encore d'Oxford University y recourent déjà -.

Y a-t-il un lien entre les artistes et les dynamiques urbaines contemporaines et historiques ? Partie de ce questionnement très large, Tatiana Debroux a consacré sa thèse de doctorat à l'inscription des plasticiens au sein des 19 communes bruxelloises et à ses logiques socio-spatiales, de 1833 à 2008. La chercheuse a notamment mis en évidence trois périodes, correspondant chacune au développement de concentrations d'artistes résultant de la conjonction de facteurs économiques, sociaux, artistiques et urbanistiques.

À la fin du 19e siècle, les plasticiens résident principalement dans les faubourgs nord-est (Saint-Josse, Schaerbeek) et sud-est (Ixelles, Saint-Gilles) ; pendant l'entre-deux-guerres, ils s'installent également dans les espaces plus périphériques au sud et à l'est de la deuxième couronne (Uccle en particulier); enfin, la fin du 20e siècle où les artistes reviennent vers Saint-Gilles et investissent le nord-ouest du Pentagone, à savoir les quartiers voisins de la rue Dansaert jusqu'au canal.

La chercheuse poursuit aujourd'hui ses travaux grâce à un post-doctorat au sein de MICM-arc, une Action de recherche Concertée consacrée aux liens entre culture, mobilité et identité métropolitaine bruxelloise.

"J'ai collaboré avec Laurence Brogniez, en Faculté de Philosophie et Lettres, à un cours sur les ateliers d'artistes, qui ont connu leur apogée à Bruxelles à la fin du 19e et au début du 20e siècle. Nous avons également continué nos recherches avec les étudiants de la Faculté d'Architecture, encadrés par Denis Derycke. Tous ces échanges me donnent du nouveau matériel d'étude et une approche différente de l'espace des artistes à Bruxelles – les ateliers étant à la fois lieux de vie et lieux de rencontres entre les artistes et les autres acteurs du monde de l'art. L'étude de leurs lieux de travail permet aussi par exemple d'aborder la question du recyclage d'espaces urbains aujourd'hui, comme celui d'anciens bâtiments industriels", observe Tatiana Debroux.

Tatiana Debroux a présenté ses recherches lors du récent Printemps de l'Histoire et en a publié une synthèse cartographique dans la revue Brussels Studies.