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[ Des nouvelles des hôpitaux ]


Les réseaux hospitaliers: panacée ou placebo ?

La réforme du paysage hospitalier défendue par la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique vise à encourager les établissements de soins et leurs structures d'aval à se fédérer en Belgique autour d'un nombre limité de réseaux hospitaliers, desservant chacun quelque 500.000 habitants. Ces regroupements devraient surgir à l'abri de tout dirigisme des Autorités fédérale et régionales: les réseaux reposeront d'abord sur la bonne volonté, le sens de l'intérêt général, le civisme et l'imagination des acteurs. Il s'agira donc d'adopter "spontanément" des formes institutionnelles créatives, dans un cadre délibérément flexible. L'intention, dans l'air du temps, est louable sur le fond, et conforme à la plus célèbre de nos devises:"Eendracht maakt macht". Le financement des équipements lourds et coûteux sera octroyé à chaque réseau plutôt qu'aux hôpitaux isolés. Les soins seront hiérarchisés en établissements de base, en centres de référence et en centres universitaires, sans privilégier nécessairement la logique territoriale pour nouer leurs liens.

Le secteur hospitalier est donc invité à innover dans ce sens, mais en anesthésiant au passage les rares esprits chagrins qui pourraient ne pas y trouver leur compte: par exemple les patients qui verraient s'éloigner les services de proximité, les administrateurs qui y perdraient leur mandat, les autorités locales qui y perdraient le contrôle des établissements, les cadres exécutifs qui y perdraient leur emploi, et les médecins hospitaliers qui y perdraient une part de leur indépendance professionnelle et leur droit à la "polygamie" institutionnelle. À la tête de ces réseaux, pour vaincre ces quelques réticences, il faudra désigner des virtuoses de la persuasion et des négociateurs chevronnés.

Pour sortir du seul cadre étriqué des économies à réaliser dans le secteur hospitalier, cette réforme devra s'adjoindre, à côté de la volonté politique, au moins trois autres moteurs puissants:
des incitants (pour concentrer entre autres les pathologies rares et/ou complexes);
des contraintes normatives (comme c'est déjà le cas en génétique, pour les accouchements, la néonatalogie lourde, la radiothérapie, la chirurgie cardiaque ou les transplantations d'organes);
et des moyens financiers à investir pour "nourrir" l'esprit créatif et cette "affectio societatis" des acteurs que la Ministre appelle de ses voeux.

Le congrès annuel de l'ABH-BVZ de ce jeudi 22 juin 2017 s'attachera à défricher ce volet de la réforme et à en cerner les modalités, notamment à la lumière d'expériences similaires dans les pays voisins.

> En pratique:
Jeudi 22 juin 2017 de 9h à 17h
Diamant Center (Bluepoint) – Bruxelles
Inscription au congrès et plus d'information sur le programme