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[ Valeurs et engagement ]

L'ULB réaffirme son soutien à la liberté académique et à tous les enseignants et chercheurs de Turquie

Motion du Conseil d'administration de l'Université libre de Bruxelles - séance du lundi 20 mars 2017
Depuis de nombreux mois, l'Université libre de Bruxelles n'a eu de cesse d'apporter son soutien aux enseignants et chercheurs de Turquie confrontés à des pressions et sanctions pour avoir signé la pétition du 10 janvier 2016 en faveur d'une solution pacifique dans le Sud-Est de la Turquie.

Quatre d'entre eux - Muzaffer Kaya, Esra Mungan Gürsoy, Kývanç Ersoy, Meral Camcý - ont été emprisonnés en mars-avril 2016 et inculpés pour "propagande terroriste" dans le cadre d'un procès dont la première audience a eu lieu à Istanbul le 22 avril 2016. Ce 30 mars s'ouvre la quatrième audience d'un procès intenté à l'encontre de ces chercheurs. La professeure Véronique Fontaine, administratrice de l'ULB, sera présente au procès afin de témoigner de la solidarité de l'ULB vis-à-vis du monde académique en Turquie.

À chaque audience du procès, l'ULB a envoyé un représentant. Parallèlement, elle a adopté régulièrement des motions de soutien au monde académique en Turquie.

La situation de ce monde académique, et des libertés en général dans ce pays, s'aggrave de jour en jour. La tentative de putsch de juillet 2016 a donné un coup d'accélérateur à ce qui est maintenant une purge du monde universitaire: 19 universités ont dû fermer, 7 317 académiques ont perdu leur emploi, et les trois quarts des 1128 courageux signataires de la pétition de janvier 2016 sont à présent licenciés de leur université.

L'Université libre de Bruxelles assiste consternée à la destruction méthodique d'un monde universitaire libre et foisonnant, inventif et audacieux, critique et pluriel tel qu'il a pu se développer en Turquie ces dernières décennies. Candan Badem, lui-même signataire de la pétition, renvoyé de son université, et frappé d'interdiction de sortir du territoire turc, parle d'«académicide».

L'Université libre de Bruxelles demande aux autorités belges et européennes de se mobiliser plus résolument en faveur des universitaires turcs et de pourvoir financièrement à la création de chaires d'urgence et de mettre en place un réseau d'universités-refuges en Europe afin d'amplifier la dynamique de solidarité qui commence à se mettre en place, et où l'ULB est pionnière.

Elle invite les autres universités de Belgique à d'ores et déjà créer des chaires d'accueil afin que ces collègues de Turquie puissent déployer leurs talents, vivre dans la dignité intellectuelle et morale, continuer à enrichir les échanges scientifiques internationaux et incarner hors les murs la vivacité du monde académique turc.