] La Lettre de l'ULB [

L'Université libre de Bruxelles apporte son soutien le plus ferme et le plus chaleureux aux intellectuels tunisiens engagés dans la défense des libertés académiques dans leur pays.

L'Université partage leur inquiétude, et est vivement préoccupée par les pressions, les provocations et les intimidations qui s'exercent à l'encontre d'universitaires dans l'exercice de leur fonction, et ce alors que des hommes et des femmes du monde culturel tunisien sont eux aussi soumis aux mêmes menaces dans l'expression de leur activité artistique.

L'ULB a été consternée d'apprendre que le professeur Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Arts, des Lettres, et des Humanités de l'Université de Tunis-La Manouba, est poursuivi devant les tribunaux et menacé d'une très lourde peine de prison, accusé d'actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, et ce alors que le professeur Habib Kazdaghli est lui-même, depuis de longs mois, victime d'agressions et de menaces violant toutes les normes de conduite à l'égard d'un membre du personnel académique.

L'Université exprime sa pleine solidarité avec les universitaires tunisiens qui défendent avec force et courage les valeurs universelles qui sont au fondement de l'enseignement et de la recherche scientifique. Ceux-ci ne peuvent s'épanouir que dans la plus complète indépendance de la pensée, hors de toute pression idéologique, quelle qu'elle soit, et à l'abri de toute violence. La liberté d'enseignement, de recherche et de création est un principe universellement reconnu : cette liberté est une condition indispensable au développement pacifique et au progrès de la société tunisienne auxquels, tous, nous aspirons.