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Pour la 33e année consécutive, Bruxelles accueille en ce moment réanimateurs et urgentistes du monde entier pour le plus grand congrès mondial dans ce domaine sous l'égide de Jean-Louis Vincent, chef de service des soins intensifs de l'Hôpital Erasme. Plus de 6000 participants étaient attendus.

Grâce aux progrès de la médecine, les patients bénéficient d'une espérance de vie plus grande. Cependant, ceux-ci sont de plus en plus âgés et présentent des problèmes de plus en plus complexes. Chaque Belge passe régulièrement dans un service d'urgences mais chaque Belge est également admis ou sera admis en unité de soins intensifs en moyenne une fois dans sa vie ; 10% y décèderont. Durant quatre jours, une mise au point des avancées dans des domaines en rapide expansion est proposée aux congressistes.

Parmi les nombreux thèmes abordés, retenons:

● La présentation en primeur des résultats d'une vaste étude mondiale lancée par la Fédération mondiale des soins intensifs qui a collecté des données concernant plus de 10 000 patients hospitalisés en soins intensifs dans le monde.

● Une nouvelle étude italienne démontre les bénéfices de l'administration d'albumine chez les malades souffrant d'infections sévères. L'albumine est une substance naturelle et importante. Malheureusement, les perfusions d'albumine ne sont plus remboursées depuis quelques mois en Belgique, ce qui soulève des questions éthiques.

● Les besoins en corticoïdes (dérivés de la cortisone) restent un sujet important. Des données nouvelles provenant de la KUL (Pr Van den Berghe) sur les besoins en corticoïdes ont été présentées lors de la session inaugurale et publiées simultanément dans le New England Journal of Medicine.

● Des données toutes récentes sur les modes de résistance de bactéries et de mycoses dans le monde. Certaines situations sont effrayantes, dues notamment aux risques associés aux voyages. Le danger permanent de pandémies soulève des questions d'organisation et d'éthique.

● Une table ronde réunissant les plus grands experts sur le meilleur monitorage de la glycémie (taux de sucre dans le sang), en utilisant de nouvelles techniques il peut être (quasi) continu. Il peut se faire au travers de la peau.

● Des discussions sur le manque d'intensivistes et surtout d'urgentistes, en évitant des réponses insatisfaisantes (moindre formation, participation de médecins étrangers moins bien formés...). La télémédecine fait doucement son apparition en Europe alors que les médecins américains y ont déjà largement recours.

● Des discussions éthiques sur la fin de vie en soins intensifs: la sédation terminale est très souvent pratiquée en Belgique, alors qu'il existe à ce propos un vide juridique. Les médecins français sont mieux placés que les Belges grâce à la loi Leonetti.

Plus d'information:
www.intensive.org