[Intra]lettre

Archives | Contacts 

Publications ULB

Defraeye Piet
Mitterbauer Helga
Reyns-Chikuma Chris
Mary Philippe
Petit Olivier
Froger Géraldine
Bauler Tom
Jean-Louis Vanherweghem
Decharneux Baudouin
Lemaire Jacques Ch.
Toma Alice
Martens Didier
Zdanov Sacha
Mortensen Mette Bjerregaard
Dye Guillaume
Oliver Isaac W.
Tesei Tommaso
Peperstraete Sylvie
Contel José
Dumont Daniel
De Schutter Olivier

[ Recherche ]

Termites kamikazes

Chez les termites, il existe une caste de soldats puissamment armés et une caste d'ouvriers specialisés dans les tâches de construction, d'approvisionnement et de soins au couvain. Si la défense est assurée en priorité par les soldats, les ouvriers peuvent également être confrontés à des ennemis, prédateurs ou compétiteurs.

Des chercheurs du laboratoire Évolution biologique et écologie – Yves Roisin - ont mis en évidence le comportement "kamikaze" d'une espèce de termites de Guyane, Neocapritermes taracua. Chez cette espèce, de nombreux ouvriers montrent dorsalement à l'arrière du thorax une paire de taches bleues. Ces taches bleues correspondant à une paire de cristaux contenus dans une sorte de "sac à dos", poche extérieure formée par un repli de la cuticule. Ces cristaux constituent la partie visible d'une véritable bombe chimique à deux composants. La seconde partie de ce dispositif se trouve à l'intérieur du corps: les glandes salivaires qui se prolongent jusque dans l'abdomen, produisent des vésicules de secrétion stockées juste sous la paroi de la poche renfermant les cristaux bleus.

Lorsque l'ouvrier est immobilisé par un ennemi, il se fait exploser: la paroi abdominale se déchire, la secrétion des glandes salivaires entre en contact avec les cristaux bleus et réagit avec eux en dégageant des substances toxiques.

Les chercheurs montrent que les deux composants (cristaux bleus et fluide abdominal) sont nécessaires pour atteindre une toxicité maximale vis-à-vis d'autres termites. Ils montrent aussi que ce dispositif défensif se développe au cours de la vie de l'ouvrier: ce sont les "seniors" que les termites sacrifient en priorité.

Les résultats de cette recherche sont publiés dans Science.

Cancer et cellules souches

Les cellules souches cancéreuses sont supposées soutenir la croissance tumorale, résister à la chimiothérapie et la radiothérapie et être responsables de la rechute tumorale après traitement.

Jusqu'à present, l'existence des cellules souches cancéreuses n'avait encore jamais été montrée dans un modèle de croissance tumorale spontanée.

Dans une nouvelle étude, Gregory Driessens et ses collègues de l'IRIBHM (Institut de recherche interdisciplinaire en biologie humaine et moléculaire) ont développé un outil génétique afin d'étudier comment les tumeurs grandissent dans leur environnement naturel. Et ils ont trouvé que dans des tumeurs bénignes, la majorité des cellules tumorales ont un potentiel de proliferation limité alors que les cellules souches cancéreuses survivent plus longtemps et donnent naissance à des cellules qui vont former des pans entiers de la tumeur.

En collaboration avec le professeur Benjamin D. Simons de l'Université de Cambridge (UK), les chercheurs ont développé un modèle mathématique de leur analyse clonale qui dans les tumeurs bénignes suggère l'existence d'une organisation hiérarchique de la tumeur avec des cellules souches tumorales et des cellules progénitrices à durée de vie plus limitée. A l'opposé dans des tumeurs malignes, l'organisation hiérarchique change avec l'émergence d'une seule population de cellules souches cancéreuses avec un potentiel de differentiation plus limité.

"Cette nouvelle approche va être importante pour mieux définir le mode de croissance tumorale dans différents types de cancers, dans les métastases et lors de rechutes après traitement, ce qui pourrait avoir des implications importantes pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques dans le cancer", explique Cédric Blanpain.

Les résultats de cette recherche sont publiés dans la revue Nature.

Sida: "réveiller" les réservoirs

L'apport des antirétroviraux sous forme de multithérapie a été considérable pour la longévité et la qualité de vie des patients HIV. Cependant, un problème majeur demeure: malgré une multithérapie anti-sida prolongée et efficace (éliminant toute trace de virus du plasma), des réservoirs cellulaires infectés par des virus latents persistent chez les patients.

Le Laboratoire de virologie moléculaire (IBMM, Faculté des Sciences) Carine Van Lint - étudie cette latence du virus et tente de réactiver ces cellules "dormantes" pour mieux les éliminer ensuite. C'est en effet en se multipliant qu'elles vont se démasquer et se présenter au système immunitaire spécialisé dans leur destruction.

En collaboration avec l'équipe des professeurs Stéphane De Wit et Nathan Clumeck au CHU-St-Pierre et plusieurs laboratoires français, le laboratoire de l'IBMM a démontré pour la première fois qu'une classe de molécules, les inhibiteurs d'histone- méthyltransférases (des enzymes impliquées dans la répression du VIH) réactivent l'expression virale in vitro dans des cellules réservoirs de patients sous traitement et dont la charge virale était indétectable depuis au moins un an, ce qui rend ces cellules accessibles au système immunitaire de l'hôte.

Ces résultats constituent la preuve du concept que les inhibiteurs d'histone-méthyltransférases ont un potentiel pour agir sur les cellules du réservoir dans le but de réduire efficacement le "pool" des réservoirs cellulaires infectés de manière latente par le VIH.

Ils s'inscrivent dans un des axes startégiques prioritaires du plan "Towards an HIV Cure" défini par le groupe scientifique de l'IAS (International AIDS Society) auquel participle Carine Van Lint, seule partenaire belge.

Les résultats de cette recherche sont publiés dans la revue AIDS.