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[ Recherche ]

Le bien-être n'est pas uniquement lié au revenu

"En faut-il peu pour être heureux ?", c'est le titre d'un livre présentant une enquête réalisée par des économistes de l'UCLouvain, de l'ULB, de la KULeuven et de l'UAntwerpen sur le bien-être en Belgique.

Bram de Rock (ECARES, Solvay Brussels School of Economics and Management) et ses collègues ont mis en pratique une nouvelle théorie pour mesurer ce bien-être. Ils ont interrogé 3400 personnes représentatives de la population belge sur leur situation objective et leur appréciation subjective des différents aspects de leur vie - santé, travail, logement. Ces personnes ont ensuite dû estimer à quel montant de consommation elles seraient prêtes à renoncer mensuellement pour jouir d'une bonne santé, d'un meilleur job, d'un beau logement, etc. Ceci a permis aux chercheurs de "chiffrer" et comparer le bien-être des gens, de manière plus large que les études prenant en compte uniquement le revenu, la santé ou le logement.

Résultats: certaines personnes ayant de faibles revenus, des problèmes de santé et un logement insatisfaisant se déclarent pourtant globalement satisfaites de leur vie. Les Belges situés au bas de l'échelle du bien-être sont principalement les familles monoparentales, issues de l'immigration et/ou dont les parents sont peu qualifiés et/ou sans emploi. L'enquête a également révélé que les personnes âgées ne sont pas nécessairement celles qui ont la situation la plus précaire et que les inégalités entre hommes et femmes sont notables.

Les chercheurs aimeraient établir des statistiques de base et réutiliser le questionnaire de l'enquête dans les années à venir. Cela leur permettrait d'évaluer l'impact des politiques sociales dans la durée et de donner des pistes aux pouvoirs publics pour augmenter l'efficacité de ces politiques auprès des catégories les plus vulnérables de la société. 


Le Groenland en été: une usine à libérer du méthane

Une nouvelle recherche, publiée dans le journal scientifique Nature, révèle que la calotte glaciaire du Groenland émet des tonnes de méthane au cours de l'été. Chercheuse à l'Unité de recherche BioGeosys (Biogéochimie et Modélisation du Système Terre - Faculté des Sciences), Sandra Arndt est co-auteure de cette étude.

Emmenée par l'Université de Bristol (UK), l'équipe internationale de chercheurs a échantillonné l'eau de fonte issue de la calotte glaciaire du Groenland pendant les mois d'été et y a mesuré la concentration de méthane en temps réel. C'est la première fois que ce puissant gaz à effet de serre est mesuré dans les eaux de fonte provenant des calottes glaciaires. Les chercheurs ont observé que le méthane était continuellement exporté depuis les eaux de fonte, en dessous de la glace, vers l'atmosphère. Ils estiment qu'au moins six tonnes de méthane ont été transportées de l'environnement subglaciaire vers la surface sur leur site d'étude.

Troisième gaz à effet de serre le plus important après la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone (CO2), le méthane est cependant environ 20 à 28 fois plus puissant en termes de réchauffement de l'atmosphère que le CO2. La compréhension de ces échanges vers l'atmosphère est donc cruciale pour comprendre l'impact des émissions de méthane sur le climat. À l'ULB, Sandra Arndt et Frank Pattyn (Laboratoire de Glaciologie, Faculté des Sciences) ont uni leurs forces pour s'attaquer à ce problème: ils ont commencé à développer le tout premier modèle prenant en compte les environnements sous-glaciaires.

Rendez-vous pour les FNRS.days

À l'occasion de son 90e anniversaire, le FNRS réalise un tour des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les "FNRS.days" s'arrêtent le mardi 29 janvier sur le campus du Solbosch de l'ULB. L'occasion de rencontrer différents acteurs du FNRS, soutien essentiel à la recherche fondamentale, comme le rappelle le vice-recteur à la Recherche, Oberdan Leo: "L'ULB compte environ 500 mandataires FNRS dont une centaine sur mandat définitif et quelque 300 doctorants. Le Fonds apporte aussi près de 20% du budget de fonctionnement de la recherche de notre Université financée par des fonds extérieurs".

Si le soutien du FNRS est important, "il reste toutefois insuffisant au regard de la qualité des projets soumis. L'ULB a donc décidé de financer, à titre transitoire, des projets bien classés par le FNRS mais non retenus; et de permettre ainsi à nos chercheurs de postuler à l'appel suivant. C'est l'illustration-même de la confiance que nous avons dans les évaluations scientifiques indépendantes du FNRS", poursuit Oberdan Leo.

Au programme des FNRS.days, le 29 janvier: des rencontres individuelles avec les responsables du FNRS (de 16h à 18h) ; un débat (de 18h à 19h30) avec Yvon Englert, Véronique Halloin, Oberdan Leo et plusieurs chercheurs FNRS ; et enfin, un cocktail. Rendez-vous au bâtiment K (auditoire La Fontaine, K.1.105) sur le campus du Solbosch.

Inscription: www.ulb.be/events/fnrs

De nouvelles campagnes conservatrices balaient l'Europe

La Manif pour Tous française, le mouvement Generazione Famiglia ou les récentes attaques de Victor Orban contre les études de genre: quelques exemples qui témoignent de l'émergence des campagnes "anti-genre" partout en Europe. Dans tous les cas, ces mobilisations affirment défendre les libertés d'expression, de pensée et de conscience, tout en contestant l'égalité des genres et les droits des LGBT. Partout, elles se situent à l'intersection de projets inventés au sein des franges conservatrices de l'Église catholique et de la récente vague populiste et autoritaire qui traverse aujourd'hui l'Europe.

Dans un ouvrage codirigé par David Paternotte (Atelier Genre(s) et Sexualité(s), Faculté de Philosophie et Sciences sociales & STRIGES, MSH) et Roman Kuhar (Université de Ljubljana) intitulé « Campagnes anti-genre en Europe, des mobilisations contre l'égalité », une dizaine chercheur·e·s d'Europe et des États-Unis tentent de comprendre l'origine de ces mobilisations, leurs manifestations concrètes sur le terrain et leur diffusion.

Après avoir été récompensé en version originale par le prix Excellent Science 2018 de l'Agence slovène de la recherche, l'ouvrage est aujourd'hui disponible en français (Presses universitaires de Lyon, 2018). Cette nouvelle version comprend également un chapitre supplémentaire présentant le cas particulier du Portugal. Le livre propose aussi une série d'actualisations depuis sa première publication en 2017, les mobilisations anti-genre étant en constante évolution.