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Le conflit linguistique belge éclairé par la psychologie sociale

Alors qu'il rythme régulièrement les débats publics et politiques, le conflit linguistique belge n'a été que peu étudié par les psychologues. Sous la direction rédactionnelle de Nicolas Van der Linden (Center for Social and Cultural Psychology, CeSCuP - Faculté des Sciences psychologiques et de l'éducation) et Arne Roets (UGent),une série de 7 articles parus dans un numéro spécial de la revue scientifique Psychologica Belgica se penche sur ce conflit.

Les différentes études ont été menées auprès d'échantillons de citoyens flamands et/ou francophones. Parmi celles-ci, l'une dévoile que les stéréotypes attachés aux Francophones et aux Flamands ressurgissent quand le conflit linguistique s'intensifie. Deux autres études montrent que les attitudes vis-à-vis de l'amnistie pour les collaborateurs de la Seconde Guerre Mondiale sont majoritairement négatives tant chez les Francophones que chez les Néerlandophones.

Les Flamands sont-ils plus racistes? Non, si l'on en croit une 3e recherche: les Flamands entretiennent des attitudes plus favorables que les Wallons à l'égard des immigrés et des homosexuels. Une attitude qui se répercutera cependant différemment sur les intentions de vote.

Parmi les autres articles, l'un se penche sur les sentiments de victimisation imputés à l'autre communauté, tandis qu'un autre compare les préjugés à l'égard des minorités ethnoculturelles à ceux vis-à-vis des Wallons. Enfin, une dernière étude a été réalisée au sein de la communauté germanophone, qui conserve une attitude positive et un attachement à l'égard de la Belgique plus prononcé.


Diabète de type 1: l'exercice a un effet protecteur

Faire de l'exercice modéré régulièrement aurait un effet protecteur pour les individus présentant un risque de développer le diabète de type 1. C'est la conclusion d'une étude menée par Decio L. Eizirik et son équipe de l'ULB Center for Diabetes Research et publiée dans le journal scientifique FASEB-J.

Il était déjà considéré que l'exercice physique permettait d'augmenter la sensibilité des cellules à l'insuline. L'étude des chercheurs de l'ULB démontre aujourd'hui que l'exercice induit également une protection directe des cellules bêta du pancréas, les cellules produisant l'insuline.

Les chercheurs se sont demandé si l'exercice pouvait protéger les cellules bêta contre le stress et l'apoptose, deux processus responsables de la mort de ces cellules dans le diabète de type 1. Ils ont récolté du sérum d'humains et de rongeurs, avant et après un entraînement modéré de 8 semaines, qu'ils ont ensuite appliqué sur des cellules bêta. Les chercheurs ont observé que le sérum obtenu auprès d'individus entraînés est lié à une réduction de la mort cellulaire induite par des cytokines pro-inflammatoire (IL1β+IFNγ) ou des facteurs de stress et d'apoptose. Ce processus serait au moins partiellement dû à l'activation du facteur de transcription STAT3.

Cette étude indique donc que l'exercice améliore la survie des cellules bêta dans des conditions propices au développement du diabète de type 1. Les chercheurs envisagent de lancer une étude clinique pour déterminer l'impact d'un programme d'exercice sur la perte des cellules bêta chez les patients à risque pour le diabète de type 1.

Chine-UE: accords et discordes

Après plus de 40 ans de relations diplomatiques, le partenariat entre l'Union européenne et la Chine est solidement enracinée dans une histoire commune. Cependant, de nombreux challenges demeurent. L'ouvrage "Deepening the EU-China Partnership", récemment publié, se penche sur les sujets de convergences et de divergences qui affectent les relations entre les deux parties.

Parmi les auteurs, Frédérik Ponjaert (Institut d'Études européennes, IEE) signe, avec Stéphanie Ghislain, un chapitre sur les conflits autour de la reconnaissance de la Chine comme "économie de marché"; un statut juridique qui lui accorderait un accès plus aisé au marché européen. "En Europe, la question est traitée essentiellement selon l'angle des gains et pertes économiques escomptés", explique Frédérik Ponjaert, "Les acteurs en faveur de cette reconnaissance sont aussi nombreux que les détracteurs, qui voient le potentiel afflux de marchandises chinoise comme une menace. Ce conflit d'intérêts au sein de l'UE a mené à une impasse". Pour la Chine, en revanche, cette question est devenue essentiellement politique et symbolique. "Le fait d'être reconnue comme une économie de marché est une question de prestige et de principe pour la Chine, au point de devenir une question de politique étrangère. Nous sommes dès lors souvent dans un relatif dialogue de sourds entre l'UE et la Chine."

Coordonné par Mario Telò (IEE) et signé par autant d'auteurs chinois qu'européens, le livre est le résultat de 3 ans d'effort et de contacts entre les chercheurs de l'ULB, collègues européens et institutions chinoises. Les auteurs y abordent les accords ou désaccords idéologiques, politiques ou institutionnels entre ces deux acteurs importants du commerce mondial.