] La Lettre de l'ULB [

Chargée de cours en Science politique et chercheur au Cevipol, Aude Merlin rentre de Tchétchénie où, à travers des entretiens menés avec des collègues universitaires (notamment historiens), des écrivains et des habitants ainsi que via des observations de terrain, elle a cherché à analyser comment se construisent les narrations collectives de l'après-guerre.

"C'est très étonnant de voir comment le pouvoir glorifie les héros de la IIe Guerre mondiale de 1941-45, connue en Russie sous l'appellation de 'Grande Guerre patriotique', alors que les deux guerres récentes, celle de 1994-96 et celle qui a repris en 1999 - sans qu'on puisse vraiment en dater la fin -, sont largement passées sous silence ou font l'objet d'une narration très particulière et partielle", observe Aude Merlin.

"En effet, alors que la deuxième guerre fut officiellement appelée 'opération anti-terroriste', les traces visibles ont été effacées avec la reconstruction matérielle de la République, tandis que dans le même temps, la rhétorique patriotique sur la guerre de 1941-45 investit l'espace public. On voit par exemple, dans des villages de montagne reculés, des monuments flambants neufs rendant hommage aux héros de la guerre de 1941-45. L'inscription de cette mémoire plus ancienne dans l'espace public est d'autant plus troublante que longtemps les Tchétchènes ont été stigmatisés comme 'peuple traitre' et leur participation active aux combats contre les nazis passée sous silence par l'historiographie soviétique. Dans le même temps, dans la Tchétchénie de 2012, on ne voit nulle part d'hommage aux civils qui ont péri durant les deux guerres récentes ; seul un monument aux 'victimes du terrorisme' a été érigé", ajoute-t-elle.

Si l'espace public contribue à construire cette image "tronquée", en quelque sorte "hémiplégique", le rôle joué par la littérature n'en est, à cet égard, que plus fondamental ; dans ce contexte de quasi-forclusion, la littérature intervient comme "lieu de mémoire". Nombre d'écrivains tchétchènes abordent en effet dans leurs romans les deux guerres récentes, ce qui fait de cette littérature contemporaine un patrimoine essentiel.

Aude Merlin présentera les résultats de son étude lors du colloque La représentation de la guerre dans les conflits récents: enjeux politiques, éthiques et esthétiques qui se tient ces 22 et 23 novembre sur le campus du Solbosch. On y entendra aussi, notamment Jihane Sfeir (IEE et Philosophie et Lettres), Xavier Luffin (Philosophie et Lettres) ou encore Pierre Vanrie (Philosophie et Lettres).

Le cortex cérébral est la structure la plus complexe de notre cerveau, et les cellules nerveuses ou neurones qui le constituent sont les éléments essentiels de son bon fonctionnement, et la cible de nombreuses maladies neurologiques et psychiatriques.

Publié ce lundi dans la revue Nature Neuroscience, le travail d'une équipe de chercheurs menée par Pierre Vanderhaeghen de l'IRIBHM (Faculté de Médecine) ouvre de nouvelles perspectives sur le développement cérébral.

Les chercheurs ont identifié un facteur-clé de la production des cellules neuronales du cortex cérébral à partir de cellules souches, le gène BCL6. Ils ont également élucidé son mécanisme d'action moléculaire, par répression épigénétique de la voie Notch, une voie de signalisation essentielle pour le maintien indifférencié de la plupart des cellules souches, même non-neurales. Enfin, ils ont révélé que BCL6, un facteur pro-cancéreux dans les cellules du sang, peut avoir des effets totalement différents dans le cerveau, illustrant de façon frappante qu'un même gène peut avoir des effets diamétralement opposés en fonction de la cellule où il agit.

Des travaux futurs devront maintenant déterminer si BCL6 est impliqué dans la promotion de la différenciation d'autres types de cellules souches, neurales ou non-neurales, et si ces effets inattendus pourraient permettre de mieux comprendre son implication dans les lymphomes, ou d'autres cancers.

À quoi ressembleront nos modes d'habiter la ville demain ? La question est au cœur du colloque "Habitat durable. Le rôle des villes" qu'organise ces 26 et 27 novembre la Faculté d'Architecture La Cambre-Horta, avec la Région de Bruxelles-Capitale.

"Il est naturel que nos centres de recherche s'impliquent dans l'organisation d'un colloque cherchant à faire le point sur un des référentiels les plus importants aujourd'hui dans le cadrage des politiques de la ville et du logement, celui du développement durable", explique Jean-Louis Genard, professeur à la Faculté d'Architecture La Cambre-Horta. "L'ambition que nous avons voulu impulser dans ce colloque est celle d'une réflexion sur cette idée, devenue le nouveau lieu commun de ces politiques. Penser la durabilité à l'échelle de la ville, du territoire et pas seulement à celle des bâtiments passifs, injecter dans les conceptions du développement durable les usages et les ruses citoyennes, appuyer les politiques de durabilité sur les résiliences urbaines et réfléchir aux moyens de les enrichir et de les renforcer, tels sont les trois grands axes du colloque".

Parmi les orateurs du colloque figure la récente Docteur honoris causa de l'ULB Anne Lacaton "dont les travaux incarnent à bien des égards cette conception non réductrice et soucieuse de citoyenneté d'un développement durable qui se pense avec, mais bien au-delà aussi de ses seules conditions technologiques", souligne Jean-Louis Genard.