] La Lettre de l'ULB [

Initiée par l'OCDE, l'étude PISA de 2009 avait permis de comparer les performances d'élèves de 15 ans, à des tests standardisés de mathématique, de lecture et de compétences scientifiques. Les élèves de la Communauté française s'étaient classés plutôt médiocrement…

À l'initiative de la Fondation Roi Baudouin, le Groupe de recherche sur les relations ethniques, les migrations et l'égalité (GERME) a exploré ces données PISA en se focalisant sur une question: y a-t-il des écarts de performances entre les élèves issus de l'immigration et les autres adolescents ?
La réponse est "oui" mais la dimension "immigré" n'est pas la seule fracture: qu'ils soient issus de l'immigration ou pas, les élèves de milieu modeste réussissent moins bien les tests PISA. En d'autres termes, inégalité sociale et statut d'immigré se chevauchent; notre enseignement ne jouerait pas le rôle d'ascenseur social qu'on lui prête.

"D'autres pays, comme la Finlande, réussissent pourtant à atteindre cette égalité: le milieu familial ou l'origine ethnique n'ont que peu d'incidence sur les résultats au test PISA. Et en plus, les jeunes Finlandais obtiennent globalement de meilleurs scores à ce test que les Belges. On peut avancer différentes explications: en Finlande, l'orientation scolaire se fait à 15 ans alors que chez nous, déjà à 12 ou 13 ans, on décide de l'orientation : latin-grec ou math-sciences pour les plus forts, puis sciences sociales ou langues modernes; les moins bons iront en technique, voire en professionnel. C'est une cascade, rarement un choix positif. On observe que la classe ouvrière ou la population immigrée va plus vite opter pour une orientation vers l'enseignement technique ou le professionnel", explique Dirk Jacobs, co-auteur de cette étude avec Andrea Rea.

"Le métier d'enseignant est aussi plus valorisé en Finlande où tous, même la puéricultrice, sont formés à l'université. Il y a une grande mixité sociale et ethnique dans les classes et les écoles finlandaises alors que chez nous, il y a de "bonnes" écoles et des écoles à difficultés. Ces écoles connaissent souvent un turn-over important des enseignants qui, à salaire égal, préfèrent travailler dans une école plus favorisée, où paradoxalement on a sans doute moins besoin de leurs talents !", souligne Dirk Jacobs. Un paradoxe que le chercheur explore actuellement grâce à une bourse de l'European Research Council (ERC).

À quelques kilomètres de Lima (Pérou), Pachacamac est un des plus grands sites précolombiens d'Amérique du sud. Depuis près de 20 ans, Peter Eeckhout, du Centre de recherches en archéologie et patrimoine (CReA-Patrimoine), de la Faculté de Philosophie et Lettres, y conduit des fouilles: l'expédition 2012 "Ychsma" vient de se terminer sur une découverte spectaculaire.

Les chercheurs ont exploré une nécropole détectée en 2004: ils ont découvert une grande chambre funéraire de 20m2, totalement intacte ! Une dizaine de nouveaux-nés et de jeunes enfants étaient disposés autour du tombeau. Les archéologues ont aussi découvert à l'intérieur plus de 70 squelettes et momies; les défunts, des deux sexes et de tous âges étaient accompagnés de très nombreuses offrandes. Le tombeau pourrait remonter aux environs de l'an mille.

De retour à l'ULB, les chercheurs vont poursuivre leurs études en laboratoire pour tenter de répondre à de multiples questions: les enfants ont-ils été sacrifiés ? Les défunts ont-ils tous été enterrés au même moment, faisant de la chambre une sorte de fosse commune ou bien à des époques différentes selon le modèle du caveau ? Proviennent-ils de Pachacamac ou d'ailleurs ? Appartiennent-ils tous à la même famille, au même groupe ? Quelle a été la cause des décès ? etc.

Le projet Ychsma bénéficie du soutien du Centre de recherches en archéologie et patrimoine de l'ULB, de la Fondation ULB et du FNRS.

L'International Cancer Genome Consortium (réseau ICGC) vise à initier et à coordonner un grand nombre de projets de recherche qui ont pour objectif d'élucider des variations génomiques présentes dans différents types ou sous-types de cancers.

Le réseau vient de publier dans la prestigieuse revue Nature un article décrivant neuf nouveaux gènes qui jouent un rôle dans le développement du cancer du sein. Cela porte à 40 le nombre total de gènes associés au développement du cancer du sein.

"Ce qui est surtout étonnant dans le cancer du sein est la manière dont il évolue différemment chez chaque patiente et comment chaque patiente répond différemment à une même thérapie", explique le premier auteur de l'étude, le Wellcome Trust Sanger Institute, "Notre étude peut aider à comprendre ces differences".

Christos Sotiriou et Christine Desmedt, de la Faculté de Médecine de l'ULB et de l'Institut Bordet, sont en Fédération Wallonie-Bruxelles, les seuls co-signataires de cette recherche internationale.