] La Lettre de l'ULB [

Emmenés par Catherine Linard (Laboratoire de Lutte biologique et écologie spatiale, École interfacultaire de bioingénieurs, Faculté des Sciences de l'ULB) et Pierre Deville (UCL), des chercheurs ont réalisé pour la première fois une cartographie dynamique de la population, à partir de données de téléphonie mobile anonymisées.

Publiée dans la revue PNAS du 27 octobre, l'étude montre que les données collectées par les opérateurs de téléphonie mobile peuvent produire des cartes précises et détaillées de la distribution de la population nationale et pour une période de temps choisie, tout en garantissant la protection de la vie privée. Un outil particulièrement utile dans les pays en voie de développement où les données de recensement sont rares, obsolètes ou peu fiables. Il peut aussi servir à estimer les variations temporelles de la densité de population, à l'échelle de la journée, de la semaine ou du mois – par exemple pendant les vacances d'été, comme on le découvre en vidéo.

Les campylobacters sont une des principales bactéries responsables des gastro-entérites dans le monde; elles sont transmises dans les aliments ou l'eau. Membre du Centre de recherche Santé environnementale et Santé du travail de l'École de Santé publique, Olivier Vandenberg étudie cette bactérie et ses méfaits depuis plusieurs années; son laboratoire est d'ailleurs centre de référence et participe à différents programmes de recherche et de formation portés par l'Organisation mondiale de la santé, OMS ou le Global Foodborne Infections Network, GFN.

Sous sa supervision, Marie Hellin a consacré son mémoire à une question-clef: quelles capacités de contrôle de ces bactéries ont les pays à faibles et moyens revenus ? Pour y répondre, elle a mené avec l'OMS une étude multicentrique dans différents laboratoires d'Afrique et d'Asie s'intéressant à la fois à leur capacité de diagnostic et de contrôle. "Son étude montre notamment qu'il existe un grand besoin de formation dans ces laboratoires qui manquent aussi de moyens. Par conséquent, actuellement, leur capacité de diagnostic est faible; or, les campylobactérioses peuvent être dangereuses dans ces pays", souligne Olivier Vandenberg.

Les résultats de l'étude seront présentés lors de la 3e Journée de Santé environnementale organisée par le Centre de recherche en Santé environnementale et Santé au travail le 14 novembre à l'École de Santé publique, sur le campus Erasme.

La vérité est-elle justiciable? Une telle question peut paraître saugrenue. Pourtant, de manière croissante, les enceintes judiciaires deviennent des lieux privilégiés de reconnaissance et de contestation de vérités officielles, les juges devant dès lors assumer un rôle de plus en plus central dans le partage entre vérité et erreur, ainsi qu'entre vérité et opinion.

Comment les juges gèrent-ils les diverses conceptions de la vérité qui s'affrontent devant eux lors d'un procès ? Comment appréhendent-ils les croyances religieuses, les événements historiques ou les vérités officielles dont il est interdit de contester l'existence? Se considèrent-ils liés par une vérité établie ou développent-ils au contraire des stratégies pour la redéfinir ? Quelles sont les interactions voire les tensions qui se nouent, dans le contexte d'un procès, entre droit, magie, religion, science, histoire et politique ?

L'ouvrage "La vérité en procès. Les juges et la vérité politique" qui vient de sortir traite de ces questions. Conçu à partir d'études de cas, cet ouvrage pluridisciplinaire est né à la suite du colloque "La vérité en procès" et publié sous la direction de Julie Allard, Olivier Corten, Martyna Falkowska, Vincent Lefebve et Patricia Naftali, en Faculté de Droit et de Criminologie.

Il s'inscrit plus largement dans le cadre de l'Action de recherche concertée, ARC "Le juge, un acteur en mutations", qui, entre autres, vient de démarrer un nouveau cycle de séminaires pluridisciplinaires, "Figures du juge".