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[ Recherche ]

Une douleur? Merci Prdm12!

L'insensibilité à la douleur est une maladie congénitale rare. Des mutations du gène Prdm12 ont été décrites comme responsables de cette maladie, mais la manière dont l'absence de ce gène rend les individus insensibles depuis leur naissance restait inconnue. Dans une recherche publiée dans le journal scientifique Cell Reports, des chercheurs de l'ULB apportent une explication: Prdm12 est nécessaire pour le développement embryonnaire des nocicepteurs, les neurones spécialisés dans la perception des stimuli intenses potentiellement dangereux et leur relai jusqu'au cerveau.

Eric Bellefroid et son équipe du Laboratoire de Génétique du développement (Faculté des Sciences & Biopark) ont observé chez la souris que Prdm12 est exprimé dans les cellules à l'origine des nocicepteurs et qu'il est nécessaire à la survie de ces neurones au cours du développement embryonnaire. Plus spécifiquement, ils ont montré que Prdm12 est requis pour l'initiation et la maintenance de l'expression, dans les nocicepteurs en formation, d'un récepteur sensible au facteur de croissance des nerfs. Sans ce récepteur, les nocicepteurs arrêtent de se développer et meurent.

Un rôle similaire de Prdm12 a été observé par les chercheurs chez la grenouille et l'homme. Prdm12 est donc un régulateur clé du développement des nocicepteurs – et donc de la perception de la douleur – chez les vertébrés. Restant exprimé dans les nocicepteurs matures, et uniquement dans ce type de neurone sensoriel, Prdm12 est dont une cible potentielle pour le développement de nouveaux antidouleurs.

Une maison du droit pour tous

Pourrait-on assister à la création de cabinets d'aide juridique pour les plus vulnérables? Grâce à des études sociojuridiques et de droit comparé, Élise Dermine et Emanuelle Debouverie (Centre de droit public, Faculté de Droit et de Criminologie) et Maxime Fontaine (Dulbea, Solvay Brussels School of Economics and Management) étudient la faisabilité de la création de ce type de structures.

Cette initiative part du constat que les personnes les plus vulnérables font face à des besoins spécifiques qui ne sont pas suffisamment comblés actuellement. Les chercheurs ont étudié les systèmes écossais, québécois, et américain. Le but: s'inspirer de ces systèmes d'aide juridique dans ce qu'ils offrent en matière de mixité (avocats privés/avocats permanents) et en approche multidisciplinaire. En effet, les chercheurs ont remarqué la difficulté à appréhender de manière globale les problèmes sociojuridiques rencontrés par une personne dans le système actuel d'aide juridique. À l'image des maisons médicales pour les soins de santé, ils préconisent une collaboration d'avocats issus de différents secteurs (bail, asile, divorce, etc.) et d'assistants sociaux au sein d'une même structure. Là où un besoin serait détecté, ces cabinets compléteraient le système actuel d'aide juridique de seconde ligne.

L'étude des chercheurs analyse également la faisabilité économique de ces structures ainsi que les modèles de financement qu'elles pourraient adopter. Le rapport complet est disponible en ligne.

Héritage, infécondité et inégalités

Dans les années 1650, entre 30 et 40% des femmes mariées de l'aristocratie anglaise n'avaient pas d'enfants. Pourtant, cette noblesse a réussi à se maintenir au fil des siècles dans l'élite de la société, appuyant ainsi les inégalités sociales. Paula Gobbi, professeure au Centre de recherche ECARES - Solvay Brussels School of Economics and Management -, est partie de ce constat pour se poser la question suivante: comment les contrats d'héritage ont-ils aidé l'aristocratie à maintenir ses privilèges en dépit de ses taux d'infécondité élevés?

En utilisant des données généalogiques datant de 1650 à 1870, elle a constaté que les contrats d'héritage de la noblesse anglaise ("settlements") avaient un impact positif sur la probabilité d'avoir (au moins) un enfant. En effet, lorsque l'un de ces contrats était signé, l'héritier ne pouvait plus rompre la fortune familiale et devait la préserver intacte pour la génération suivante. Il préférait donc la transmettre à un descendant proche plutôt qu'à un héritier inconnu.

Lors des 24e rencontres printanières des jeunes économistes, Paula Gobbi présentera les résultats de cette recherche, réalisée avec professeur Marc Goñi de l'Université de Vienne. Au-delà de la sphère aristocratique, Paula Gobbi s'intéresse à comment la démographie canalise les liens entre les différents systèmes d'héritage et les inégalités.