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[ Recherche ]

Découverte d'un gène "brûleur d'énergie"

Notre corps comprend deux types de tissus graisseux: le tissu adipeux brun (TABr) et le tissu adipeux blanc. La conversion du tissu blanc en tissu brun et l'activité thermogénique de ce dernier sont des composantes importantes de la dépense énergétique et aident à préserver le poids corporel.

Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, des chercheurs de l'Université de Barcelone ont identifié un nouveau régulateur de cette activité thermogénique. En collaboration avec l'équipe de Decio L. Eizirik (ULB Center for Diabetes Research, Faculté de Médecine), ils ont analysé le transcriptome (c'est-à-dire tous les gènes exprimés dans la cellule) du TABr et ont identifié le gène GRP120. Ce récepteur des acides gras polyinsaturés induit l'activité thermogénique du TABr et stimule le brunissement de la graisse blanche des souris. Il est aussi impliqué dans la différentiation brune et beige des adipocytes.

GRP120 constitue donc une nouvelle cible potentiellement intéressante pour le développement de traitements pour l'obésité: la découverte d'agents qui activent ce gène pourrait conduire à de nouvelles approches pour induire la perte de poids chez des patients obèses.

Diabète de type 1: régénérer les cellules bêta

Le diabète, en particulier le diabète de type 1, se caractérise par une perte progressive des cellules bêta pancréatiques productrices d'insuline. Une fois ces cellules détruites, les patients ont besoin d'injections d'insuline et mesures de glycémie quotidiennes. Des chercheurs de l'Inserm, en collaboration avec l'ULB Center for Diabetes Research (dirigé par Decio L. Eizirik, Faculté de Médecine) et des chercheurs allemands et danois, viennent cependant de faire une découverte qui pourrait changer la donne.

Dans un article publié dans la revue Cell, les scientifiques expliquent que le neurotransmetteur GABA peut induire la transformation de cellules alpha (d'autres cellules du pancréas, produisant l'hormone glucagon) en cellules bêta pleinement fonctionnelles. Les chercheurs ont observé ce phénomène dans des modèles cellulaires humains, de rat et de souris et sont même parvenus à corriger un diabète induit chimiquement in vivo chez la souris.

Cette découverte représente un espoir et une avancée importante dans la recherche de nouvelles thérapies plus performantes, en particulier pour les patients atteints de diabète de type 1.

Antarctique: points d'ancrage petits, mais essentiels !

La calotte Antarctique contribue aujourd'hui à environ 10% de la montée du niveau des mers: elle est donc étroitement surveillée par les scientifiques, qui tentent aussi de déterminer la stabilité de cette calotte.

Des chercheurs du Laboratoire de glaciologie (Faculté des Sciences) viennent de montrer qu'une donnée manque toutefois souvent dans les modèles numériques actuels: les points d'ancrage. Ces petites structures de moins de 10 km² ancrent les plateformes de glace flottante ("ice shelves") sur le socle rocheux sous-marin.

Dans un article publié dans The Cryosphere, Lionel Favier et ses collègues démontrent que ne pas inclure ces points d'ancrage dans les modèles de simulation peut mener à des biais dans les prédictions, pouvant retarder de 500 ans le recul de la calotte polaire dans certaines parties.

Les chercheurs conclurent que ces points d'ancrage ont beau être "petits" en regard de la taille de la calotte Antarctique, ils méritent d'être étudiés et répertoriés fidèlement, car ils jouent un rôle-clef dans la stabilité de la calotte polaire.

Cécité et système sensoriel

Dans le monde, on estime à 1,4 millions le nombre d'enfants âgés de moins de 15 ans souffrant de cécité. La majorité d'entre eux souffre de cataracte congénitale bilatérale, une opacification des cristallins qui empêche le passage de la lumière. Curable, cette anomalie est traitée par opération le plus tôt possible.

Des chercheurs de l'ULB - Adelaïde de Heering, ULB Neuroscience Institute - et de l'UCL - Olivier Collignon -, en collaboration avec une équipe de l'Université de McMaster (Ontario, Canada) se sont interrogés: la courte privation visuelle expérimentée par les nouveau-nés au tout début de leur vie peut-elle avoir un impact permanent sur l'organisation de leurs systèmes sensoriels ?

En étudiant une cohorte de patients opérés d'une cataracte congénitale bilatérale à l'âge de 6 mois en moyenne, les chercheurs ont montré que ces patients répondent de manière plus rapide et efficace aux stimuli auditifs en comparaison avec les sujets qui n'ont jamais connu de privation visuelle. Leur traitement auditif est donc plus fin.

Autre observation. Chez les voyants, il est plus facile pour le cerveau de passer au traitement visuel d'une information après avoir traité une information auditive que le contraire. L'équipe de chercheurs a observé exactement l'inverse chez les patients ayant subi une opération de la cataracte: la dominance sensorielle est débalancée vers le système auditif, qui est devenu le système dominant.

Publiée dans la revue Current Biology le 10 novembre, cette étude montre à quel point les premiers mois de la vie sont cruciaux pour mettre en place l'interaction entre nos régions sensorielles.