[Intra]lettre

Archives | Contacts 

Publications ULB

Defraeye Piet
Mitterbauer Helga
Reyns-Chikuma Chris
Mary Philippe
Petit Olivier
Froger Géraldine
Bauler Tom
Jean-Louis Vanherweghem
Decharneux Baudouin
Lemaire Jacques Ch.
Toma Alice
Martens Didier
Zdanov Sacha
Mortensen Mette Bjerregaard
Dye Guillaume
Oliver Isaac W.
Tesei Tommaso
Peperstraete Sylvie
Contel José
Dumont Daniel
De Schutter Olivier

[ Recherche ]

En route vers l'astronomie multimessagère

Ce lundi 16 octobre, les collaborations scientifiques LIGO et Virgo ont annoncé la première détection d'une coalescence d'étoiles à neutrons, c'est-à-dire une fusion de ces étoiles pour former un trou noir. Cette découverte est une prouesse scientifique, étant donné le faible signal d'ondes gravitationnelles envoyé par un tel phénomène. Par ailleurs, le satellite Fermi a également capté une émission d'ondes électromagnétiques deux secondes après les ondes gravitationnelles permettant de détecter la coalescence.

Kevin Meagher, chercheur à l'Institut Interuniversitaire des Hautes Énergies (ULB-VUB) a participé à l'étude en cherchant après des neutrinos, un autre signal prédit par les modèles théoriques, au moyen du détecteur IceCube. Malheureusement, aucun neutrino n'a été détecté lors de l'observation des étoiles à neutrons. "Bien qu'IceCube n'ait pas détecté de neutrinos en coïncidence avec l'évènement, nous sommes prêt pour la prochaine coalescence et les nombreuses autres qui suivront", déclare Juan Antonio Aguilar Sánchez, principal investigateur du groupe IceCube à l'ULB.

Cette détection conjointe d'une coalescence d'étoiles à neutrons et d'ondes électromagnétiques confirme notamment une étude de 2011 de Stéphane Goriely, chercheur à l'Institut d'Astronomique et d'Astrophysique de la Faculté des Sciences de l'ULB, modélisant la production d'éléments chimiques comme l'or ou le platine lors d'une fusion d'étoiles à neutron. Elle marque aussi une nouvelle page de l'astronomie multimessagère : les astronomes pourront avoir une vue plus complète d'un phénomène astrophysique en étudiant ses différents signaux "messagers".


Guerre et paix ne sont pas les deux faces d'une même pièce

Quelle est votre attitude vis-à-vis de la paix ou de la guerre? C'est la question posée par une équipe de chercheurs du Centre de recherche en Psychologie sociale et interculturelle de l'ULB (Faculté des Sciences Psychologiques et de l'Éducation) à plus de 800 personnes francophones.

L'objectif de cette étude, dirigée par Nicolas Van der Linden, consistait à mettre au point une version française d'une échelle développée auprès de répondants danois et américains: les participants devaient répondre à 16 questions permettant d'évaluer leur attitude par rapport aux notions de guerre et de paix.

Il peut être tentant de penser que les gens qui valorisent la paix abhorrent la guerre et vice-versa. L'étude démontre toutefois que, même si on chérit la paix, on peut considérer que celle-ci ne doit pas être préservée à tout prix et que, dans certains cas, la guerre est une solution légitime et nécessaire pour résoudre des conflits. En d'autres termes, des attitudes généralement positives vis-à-vis de la paix et de la guerre peuvent coexister.

Globalement, les résultats du public francophone confirment ceux des publics danois et américain: même si les attitudes vis-à-vis de la paix et de la guerre sont liées, il s'agit bien de deux réalités psychologiques distinctes qui ont des antécédents et des conséquences différentes.

Papillomavirus et cancer du col de l'utérus

Une population particulière de cellules du système immunitaire, les cellules T γδ, pourrait avoir un effet important dans le cancer du col de l'utérus induit par les papillomavirus humains (HPV), la troisième cause de décès par cancer chez les femmes. C'est le principal résultat d'une étude menée conjointement par l'équipe de Nathalie Jacobs de l'ULiège (GIGA) et l'équipe de David Vermijlen, Département de Pharmacothérapie et de Pharmacie Galénique de l'ULB, publiée aujourd'hui dans PNAS.

Alors que ces cellules T γδ avaient démontré un effet protecteur dans de nombreux cancers, les chercheurs ont montré que ces cellules favorisent a contrario le développement des lésions induites par les oncoprotéines du virus HPV chez la souris : l'expression de ces oncoprotéines induit une infiltration de cellules T γδ produisant de l'interleukine 17, une cytokine proangiogénique, tandis que la densité de la sous-population protectrice de lymphocytes T γδ résidents diminue.

Les chercheurs ont voulu savoir si les cellules produisant de l'IL-17 étaient présentes chez les femmes atteintes de cancer du col de l'utérus. Ils ont constaté que les lymphocytes "T γδ IL- 17A+" sont détectés uniquement lorsque les oncoprotéines du HPV sont fortement exprimées, soit dans les biopsies de cancers, mais pas dans des lésions cervicales moins avancées. Ces observations cliniques appuient la pertinence des observations chez la souris.

En conclusion, les résultats obtenus montrent que les oncoprotéines virales peuvent induire une réorganisation des sous-populations T γδ, les faisant passer d'une fonction antitumorale à une fonction pro-tumorale dans cette tumeur viro-induite.