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Tunis: la mission de soutien au professeur Habib Kazdaghli particulièrement appréciée

Une délégation menée à l'initiative de l'Université libre de Bruxelles s'est rendue le 25 octobre à Tunis pour assister au procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Tunis-La Manouba, qui répondait devant le tribunal d'actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Une accusation injuste qui n'était que le dernier épisode d'une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d'agressions et de menaces de la part de militants salafistes, lesquels tentent d'imposer par la violence et par la peur l'autoritarisme et la prévalence des normes religieuses.

La délégation de l'ULB a pu constater la mobilisation importante de la société civile et des avocats démocrates tunisiens, parmi lesquels Radia Nasraoui, docteur honoris causa de l'ULB, en faveur du doyen Kazdaghli.

La délégation a par ailleurs bénéficié d'un accueil favorable dans le chef du tribunal, qui lui a permis d'assister à l'audience. Si celle-ci s'est conclue par un report de l'affaire à une date indéterminée, les deux parties en cause souhaitant se constituer parties civiles, elle a vu la présence de la délégation de l'ULB être largement médiatisée et appréciée. Les universitaires et les intellectuels tunisiens, comme les militants des droits humains, ont manifesté combien cette présence représentait un symbole fort, contribuait à soutenir activement la mobilisation locale et internationale en faveur de Habib Kazdaghli, et offrait un large écho à ce soutien.

La solidarité académique agissante qui a motivé le choix de l'Université d'être présente en Tunisie le 25 octobre repose sur les valeurs partagées avec les collègues tunisiens, valeurs que défend avec opiniâtreté l'ULB, qu'il s'agisse de liberté académique, de liberté de pensée, d'indépendance de l'enseignement et de la recherche et d'autonomie institutionnelle. Les établissements universitaires demeurent aujourd'hui en Tunisie l'un des bastions essentiels de la résistance face à l'intégrisme, dont la pression s'accentue chaque jour davantage dans tous les secteurs de la société. L'Université est donc le symbole fort de la jeune démocratie tunisienne, au moment où celle-ci se trouve à un tournant décisif de sa révolution et de son histoire.