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Changement climatique: le rôle du continuum aquatique

Lorsqu'on parle du cycle de carbone, on pense souvent aux phénomènes de recapture du carbone atmosphérique par les forêts et les océans. Pourtant, le dernier rapport d'évaluation du GIEC (2013) souligne aussi l'importance du transport de carbone le long des flux latéraux reliant ces deux écosystèmes, terrestres et aquatiques, et des émissions qui en résultent. Le projet européen C-Cascades vise à quantifier le rôle du continuum aquatique dans le cycle global du carbone ainsi que ses dynamiques, alors que les recherches sur le sujet sont encore à leurs balbutiements.

Durant 3 ans, ce projet coordonné par Pierre Regnier (Géosciences, Environnement et Société, Faculté des Sciences) a regroupé 15 doctorants issus de 8 instituts de recherche. Leur but: étudier les différents aspects du transfert latéral de carbone de la terre jusqu'aux océans et des émissions de CO2 associées.

Leurs résultats interpellent: ils démontrent que les systèmes aquatiques émettent environ 109 tonnes de carbone chaque année. Ils ont pu également déterminer la contribution de chaque pays ou région à ces émissions ainsi qu'évaluer leur évolution pour les années à venir. Ils montrent par exemple qu'en considérant un scénario d'émissions de CO2 de base, où aucune politique de changement climatique n'est jugée nécessaire, les apports de carbone organique dissous dans les systèmes aquatiques pourraient augmenter de 60% d'ici la fin du siècle. Dans ce cas de figure, les émissions de CO2 des lacs boréaux pourraient pratiquement doubler et celles du bassin de l'Amazone s'amplifier de 35%.

Les chercheurs de ce projet, financé par une bourse européenne Marie-Curie, soulignent donc le poids de ces émissions lorsque vient le temps d'estimer le budget carbone à l'échelle mondiale, ainsi que l'influence des activités humaines sur celles-ci.

[Présentation du projet C-CASCADES en vidéo]

De nouvelles données sur la distribution globale de l'élevage

Le Laboratoire d'épidémiologie spatiale (SpELL, École interfacultaire de bioingénieurs, Faculté des Sciences), la FAO et d'autres collaborateurs publient cette semaine le fruit de plusieurs années de travail pour améliorer la cartographie de la distribution globale de l'élevage.

Boeufs et vaches, buffles, chevaux, chèvres, moutons, porcs, poulets et canards: ces nouvelles données fournissent une estimation de la densité (individus par km2) de ces espèces par pixel à une résolution spatiale de 10 km sur l'ensemble du globe. Ces données bénéficient de nouvelles méthodes de modélisation spatiale par des techniques de machine learning, qui permettent de désagréger des données de recensement avec une meilleure précision et de fournir des estimations fiables dans les zones où les recensements sont manquants.

Dans les pays les plus riches, le secteur de l'élevage est l'objet de nombreux débats où se mêlent des questions d'éthique individuelle, de bien-être animal et d'impact sanitaire et environnemental. Souvent alimentés par les excès de la production industrielle, ces débats ne doivent pas occulter le fait que l'élevage est une source de revenu, de protéines et de micronutriments actuellement irremplaçable dans les pays les plus pauvres, où il contribue à la nutrition et au bien-être de près de 800 millions de petits éleveurs.

Publiées dans la revue Nature Scientific Data, ces nouvelles données doivent permettre d'améliorer l'évaluation des bénéfices et des impacts de l'élevage dans différentes régions du monde, en vue d'une transition vers des systèmes d'élevage plus soutenables.

Quand genres et politique ne font pas bon ménage

Dans l'Union européenne, la Hongrie et la Roumanie sont les pays où les femmes sont le plus faiblement représentées en politique. Pour expliquer cette tendance, Cristian Norocel (STRIGES, Maison des Sciences humaines) a étudié les discours sur les genres qui circulent sur les réseaux sociaux dans ces deux pays.

Son article analyse plus spécifiquement les campagnes électorales de 2014 en Roumanie et en Hongrie, où les concepts de maternité idéalisée et de force féminine ont été particulièrement utilisés. L'étude analyse les tensions entre les points de vue des conservateurs et ceux des mouvements féministes, sur des questions telles que la répartition des rôles homme/femme et les spécificités sociales et politiques. Toujours en se basant sur les réseaux sociaux, le chercheur montre ensuite comment certaines femmes politiques issues du continuum de la droite conservatrice (regroupant les partis conservateurs et populistes) combinent leurs croyances idéologiques, notamment sur le rôle des femmes, avec leurs intérêts professionnels et donc politiques.

Cette recherche fait partie du projet Marie Curie "INWELCHAV", mené par Cristian Norocel. Son objectif est d'explorer la (dé)construction des identités culturelles et la question de l'appartenance nationale par les discours des partis populistes de droite radicaux. Cette première partie soulève les bases pour une étude plus large du genre, de la politique et des médias sociaux en général.

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