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Les classes populaires quittent aussi Bruxelles

En 2016, 24 381 résidents de Flandre ou de Wallonie sont venus s'installer à Bruxelles, tandis que 39 124 habitants quittaient la capitale.

Ce bilan migratoire négatif de Bruxelles vis-à-vis des autres régions est souvient associé à un départ des classes moyennes. Pourtant, une nouvelle étude, publiée dans Brussels Studies par Sarah De Laet (IGEAT, Faculté des Sciences), démontre que les ménages issus des classes populaires quittent également la capitale.

D'après les estimations de la géographe, les ménages issus des classes populaires représentent 30% du flux migratoire périurbain. Elles semblent d'abord privilégier la périphérie de Bruxelles, surtout au nord et particulièrement dans d'anciennes localités industrielles. Les causes sont une pression sociale accrue en ville (pénuries d'emplois, l'insécurité économique) ainsi qu'une pression spatiale (augmentation des coûts du logement).

Sarah De Laet s'interroge sur cette forme de tri sociospatial et ses implications pour la mixité sociale: les quartiers centraux de Bruxelles continuent de remplir une fonction d'accueil pour les populations arrivant depuis l'étranger. Ces populations qui éventuellement iront nourrir, plusieurs années plus tard, le flux des ménages populaires "stabilisés" sortants de Bruxelles. Les quartiers centraux sont donc des espaces d'accueil et de formation d'un capital social, culturel mais sans doute également économique.

Revoir à ce propos la vidéo "Bruxelles divisée ?", conçue dans le cadre du dossier "Carnets d'identités" l'année dernière.

Pollution de l'air: un lien direct avec l'athérosclérose

Pour la première fois, des chercheurs de l'ULB démontrent un lien direct entre une exposition à un gaz polluant et l'athérosclérose chez un être vivant.

Les chercheurs de l'ULB - dont Karim Zouaoui Boudjeltia (Laboratoire de médecine expérimentale, ULB 222, CHU Charleroi), Cédric Delporte et Pierre Van Antwerpen (Plateforme analytique de la Faculté de Pharmacie) - se sont penchés sur la métabolisation de l'acide cyanhydrique, la forme volatile du cyanure. Il s'agit d'un gaz généré par la combustion des matières organiques issue de l'utilisation de moteurs thermiques, la consommation de tabac, les feux, etc.

Les chercheurs ont tout d'abord démontré qu'une protéine humaine impliquée dans le développement de l'athérosclérose, la myéloperoxydase (MPO), est capable d'oxyder ce cyanure en cyanate, ce qui favorise la transformation de protéines circulant dans le sang. Avec l'aide d'équipes autrichienne et américaine, ils ont ensuite démontré, sur modèle murin, que l'exposition au cyanure induit l'accumulation de protéines modifiées par ce polluant spécifiquement dans les plaques d'athérome - ces plaques que l'on retrouve dans la paroi des vaisseaux, à l'origine de certaines maladies cardiovasculaires. Les protéines modifiées de cette manière sont également impliquées dans le déclenchement de mécanismes inflammatoires pouvant devenir chroniques.

Ces travaux, publiés dans le Journal of Biological Chemistry, soulignent, si c'était encore nécessaire, le rôle de la pollution atmosphérique dans la survenue d'évènements cardiovasculaires médiée par l'athérosclérose.

Le mystère des îlots protégés de la membrane plasmique

C'est un mystère qui est levé! En 2003, des chercheurs allemands observent un étrange phénomène en étudiant la membrane des cellules de levures: certaines protéines de la membrane, normalement réparties de manière homogène, se regroupent en îlots localisés, sans raison apparente. Ce processus n'avait pas pu être expliqué... jusqu'à aujourd'hui!

Une étude du Laboratoire de physiologie moléculaire de la cellule du professeur Bruno André (Faculté des Sciences, Biopark), en collaboration avec l'UCL et le Centre d'imagerie CMMI du Biopark de Gosselies, apporte en effet des éléments de réponse. Décrites dans la revue scientifique PNAS, les expériences effectuées sur la levure démontrent que la membrane plasmique des cellules présente des renfoncements, au sein desquels certains transporteurs membranaires s'accumulent. L'étude démontre que cette accumulation est déterminée par la conformation tridimensionnelle de ces protéines.

Les chercheurs expliquent également que ce mécanisme protège ces transporteurs contre leur élimination lors d'une carence nutritionnelle: dans ces conditions, la cellule va digérer progressivement ses composants, dont les protéines de la membrane plasmique. En se regroupant dans ces îlots protégés, certains transporteurs évitent ainsi la dégradation. Ils subsistent alors en abondance dans la membrane, ce qui leur permet d'assurer efficacement leur rôle dès que les nutriments redeviennent disponibles.

Des microdomaines similaires, mais encore mal connus, ont également été observés dans la membrane des cellules humaines: cette étude est un premier pas pour comprendre leur rôle chez l'homme.

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