[Intra]lettre

Archives | Contacts 

Publications ULB

Defraeye Piet
Mitterbauer Helga
Reyns-Chikuma Chris
Mary Philippe
Petit Olivier
Froger Géraldine
Bauler Tom
Jean-Louis Vanherweghem
Decharneux Baudouin
Lemaire Jacques Ch.
Toma Alice
Martens Didier
Zdanov Sacha
Mortensen Mette Bjerregaard
Dye Guillaume
Oliver Isaac W.
Tesei Tommaso
Peperstraete Sylvie
Contel José
Dumont Daniel
De Schutter Olivier

[ Valeurs et engagement ]

L'ULB soutient quatre chercheurs turcs inculpés pour insulte à la nation turque

Motion du Conseil académique de l'Université libre de Bruxelles - séance du lundi 26 septembre 2016.
Dès janvier 2016, l'Université libre de Bruxelles avait adopté une motion de soutien aux chercheurs de Turquie confrontés à des pressions et sanctions pour avoir signé la pétition du 10 janvier en faveur d'une solution pacifique dans le Sud-Est de la Turquie. Depuis lors, des représailles se sont poursuivies à l'encontre de ces chercheurs, au sein de leur université ou de la part de l'Etat selon les cas. Quatre d'entre eux - Muzaffer Kaya, Esra Mungan Gürsoy, Kıvanç Ersoy, Meral Camcı - furent emprisonnés et inculpés pour « propagande terroriste » dans le cadre d'un procès dont la première audience a eu lieu à Istanbul le 22 avril.

Notre collègue Aude Merlin a apporté le soutien du corps académique de l'ULB lors de cette audience, à l'issue de laquelle les quatre chercheurs ont été libérés mais non acquittés : de manière inattendue, le procureur a en effet demandé que le chef d'accusation soit commué en « insulte à la nation turque». Ce 27 septembre 2016 se poursuit donc le procès de ces quatre chercheurs sous ce potentiel nouveau chef d'accusation mal déterminé et bien trop souvent mobilisé.

L'ULB, en envoyant le Professeur Thomas Berns, administrateur de l'université, à l'audience du 27 septembre à Istanbul, réaffirme son soutien indéfectible aux « académiques pour la paix », et de façon plus générale à tous les chercheurs qui en Turquie voient leur liberté académique mise à mal. Outre son attachement à la liberté d'expression et à la liberté académique, elle entend ainsi exprimer sa parfaite confiance dans une communauté scientifique dont elle apprécie depuis des années le dynamisme et le sens critique, comme en témoignent les multiples collaborations scientifiques et pédagogiques qui n'ont cessé de se développer. Ces collaborations sont enrichissantes pour nos deux communautés universitaires mais ne peuvent se maintenir et se développer que dans un climat de liberté totale. Or depuis bientôt un an, cette liberté et les collaborations qui en découlent sont de plus en plus entravées, soit directement, soit par le truchement de pressions diverses ou de freins administratifs : plusieurs milliers de personnes travaillant dans des universités d'Etat ont été renvoyées, des universités privées ont été fermées, des milliers de collègues se retrouvent sans emploi ; des professeurs et des étudiants ont été arrêtés pour délit d'opinion...

L'ULB est inquiète face au risque que, dans une telle situation, cette communauté universitaire turque avec laquelle elle a noué des relations si riches, soit de plus en plus intimidée et craintive, et que ne s'ensuive un phénomène de fuite des cerveaux. Dans un tel cadre, rendu d'autant plus sensible par l'état d'urgence que connait la Turquie, il est primordial de maintenir une relation forte avec le monde universitaire de Turquie pour soutenir nos collègues et leurs étudiants.

L'ULB réaffirme son engagement pour la liberté académique partout dans le monde, exprime sa plus vive inquiétude vis-à-vis de la situation actuelle de la communauté universitaire en Turquie et apporte son plein soutien aux collègues dont le procès se poursuit ce 27 septembre ; elle espère que la justice turque pourra s'exercer en toute indépendance malgré le climat politique tendu.